L’Espace Info Energie (EIE) est un service public de conseils gratuits et indépendants sur les économies d’énergie.
Comment réduire vos consommations ?
Comment améliorer votre isolation ?
Comment élaborer votre projet ? ….être informé sur les aides financières ?…. être accompagné techniquement ?………
A l’initiative de la commune de Longueville/Scie engagée dans le processus Cit’ergie, un Espace Info Energie a été créé, mis en place par l’ADEME et soutenu par la Région ainsi que par le Syndicat Mixte du Terroir de Caux.
Vous pourrez rencontrer Valérie LOPES, architecte-conseil du C.A.U.E (Conseil d’Architecture,Urbanisme et Environnement) chaque premier vendredi matin du mois à la Mairie de Bacqueville – en – Caux :
Prochaine permanence: Vendredi 2 mai 2014
Pour prendre rendez-vous ou vous renseigner, veuillez appeler le 02 35 72 05 10.
Nous avons rencontré Valérie Lopes, architecte-conseillère en énergie, qui rencontre les particuliers, sur rendez-vous.
Il existe un nouveau service à Bacqueville : un Espace Info -> Énergie. Quel est l’intérêt de ce nouvel outil ?
Les économies d’énergie sont une réelle préoccupation aujourd’hui. Les coûts augmentent plus vite que les revenus. Des aides existent : en plus des crédits d’impôts qui concernent toute la France, notre région a mis en place des aides très attractives notamment pour l’isolation. Il y a une volonté politique d’incitation à l’amélioration énergétique dans la région.
Vous êtes architecte-conseillère au sein du C.A.U.E. (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement) de la Seine-Maritime. On peut imaginer que vos conseils portent plus largement sur la qualité du projet de rénovation ?
J’élargis le conseil à une vision plus globale du projet. Il est évident que les économies d’énergie sont tributaires des caractéristiques thermiques des parois et de bien d’autres critères. Avant tout, il est indispensable d’étudier les besoins existants ou futurs selon le bâti et ses déperditions, les travaux à prévoir, la durée de vie de l’isolation en place,… C’est l’étude du bâti et de l’usage qu’on en fait qui aidera à déterminer l’énergie qui pourra être mise en oeuvre.
Pour les projets neufs, vous faites la promotion de la construction « bioclimatique » : de quoi s’agit-il ?
On pourrait le résumer par l’orientation logique du bâtiment et son implantation sur le terrain. La longère cauchoise avait bien souvent une façade quasiment aveugle sur le nord et une façade au sud ouverte pour profiter du soleil. Dans le clos-masure, par exemple, on se protégeait du vent avec de grands arbres. Les anciens maîtrisaient très bien ces techniques qui ne sont que du bon sens.
Aujourd’hui, nous devons réfléchir davantage à l’adaptation de la construction au terrain, à sa logique d’implantation, puis nous allons penser à l’orientation par rapport au soleil. Il faut ensuite prendre en compte les matériaux, que l’on choisira les plus sains possibles.
Vous vous intéressez beaucoup à cette notion d’habitat « sain ». Est-ce une mode ?
Il ne s’agit pas de « mode ». Regardez un siècle en arrière et voyez les matériaux utilisés : torchis, bois, silex… Ce sont des matériaux « écolos ». Aujourd’hui, l’argile donne la brique monomur. Nous sommes aussi dans le pays du lin : en plus de son usage textile, c’est un isolant de première qualité.
Mais au-delà de ces préoccupations, c’est de la qualité de l’air intérieur de nos logements dont il est question. J’ai vu plus d’une fois le problème d’apparition de moisissures après le changement des fenêtres, car la question de la ventilation n’avait pas été traitée.
Que conseillez-vous pour améliorer le confort et la note énergétique de nos vieilles maisons ?
L’erreur essentielle en matière de réhabilitation thermique consisterait à appliquer au bâti ancien des solutions mises au point pour le bâti actuel en parpaing de ciment par exemple. Le bâti ancien compose avec la présence de l’eau, qu’il gère selon un équilibre hygrométrique qu’il convient de respecter. Sans fondations étanches, ces bâtisses étaient construites à partir de matériaux poreux qui sont pour la plupart capillaires : ils laissent transiter une certaine quantité d’eau. Lors de travaux de rénovation, il est nécessaire de ne pas perturber ce transfert en choisissant des matériaux appropriés pour maintenir la paroi perméables à la vapeur d’eau. Ainsi, l’humidité pourra circuler à travers le mur et être évacuée. Si on pose un revêtement de façade de type crépi étanche ou ciment, ou bien des isolants non capillaires comme les polystyrènes, on enferme cette humidité à l’intérieur ce qui peut engendrer de graves pathologies.
Il suffit parfois de peu de chose pour rendre notre habitat ancien peu énergivore et confortable, et je suis là pour vous y aider !