LONGUEVILLE se transforme

LONGUEVILLE se transforme

DIX-NEUVIEME siècle

                                                 LONGUEVILLE  se transforme

 

1816 : Une filature s’installe en lieu et place du Prieuré . Il en reste aujourd’hui l’immense cheminée et la roue à aube sur la Scie , toutes deux dans une propriété privée .

1842 : LONGUEVILLE compte 581 habitants .

La ligne de chemin de fer reliant Dieppe à Rouen est en construction

Autour des années 1850 , un maison bourgeoise très cossue , avec tourelles est érigée dans l’enceinte du château féodal .
En 1861 , elle est vendue par Maître Couppey , notaire à Torcy -le -Grand .

Le JEUDI 24 AOUT 1882 , la propriété située à l’intérieur de l’enceinte du château est de nouveau à vendre .

 1861 : Ouverture de la Caisse d’épargne

 1865 voit la construction de l’HÔTEL DE L’ECU DE FRANCE pour remplacer l’ancienne auberge frappée d’alignement pour le tracé de la route qui relie BOLBEC à BLANGY .

Cet hôtel a hébergé Guy de Maupassant en 1878 ; il était venu rendre visite à son ami Robert PINCHON dit « La Toque » . Puisque la voie de chemin de fer est déjà en service , Guy de Maupassant est arrivé de ROUEN en train .

Son ami Pinchon est journaliste , critique dramatique et musical , et bibliothécaire adjoint à Rouen . Il a inspiré à Maupassant un conte intitulé « Mouche , Souvenir d’un canotier » publié en 1890 .

1872 : Léon-Jules Lemaitre, né à Longueville-sur -Scie, 22 ans plus tôt le 14 Octobre 1850, peintre renommé , reçoit le Prix du Département et la médaille d’or .

 

1877: C’est maintenant 708 habitants qui résident à Longueville – sur – Scie.

Le 22 Octobre 1878 , Maupassant écrit à sa mère une lettre dont voici quelques extraits :

  » ….Ainsi que je te l’avais annoncé, j’ai été passer la journée du dimanche 20 octobre 1878 avec FLAUBERT, celle de lundi avec PINCHON …. A 9h 30 je partais pour LONGUEVILLE . Pinchon en sabots, attendait à la gare . Il m’a conduit d’abord à l’Hôtel de l’Ecu de France, où il m’avait retenu une chambre,sa maison n’étant pas assez vaste pour me contenir . ( Je le crois bien . ) .

Puis après avoir traversé deux ruelles marécageuses, trébuché

contre une pierre provenant, dit-il, du château de Du Guesclin, et Dunois, après avoir sauté par-dessus une corde de bois, traversé une mare à la nage et laissé tomber ma canne dans quelque chose qu’il a appelé poétiquement de la boue, nous sommes arrivés en face d’une espèce de cage à lapins où Pinchon, en se baissant, a pénétré. Je l’ai suivi. Une dame grosse, mais petite nous saluait à l’intérieur tandis qu’une bonne maigre souriait dans un coin. Sur la table grande comme la main, un petit poulet froid, entouré de trois feuilles de salade, séchait. J’ai cherché, mais en vain, un endroit pour accrocher mon chapeau que je venais, malgré la modération de ma taille, de défoncer au plafond ; puis je me suis assis sur une petite chaise devant le petit poulet que j’ai mangé. Alors quelque chose d’infiniment exigu a remué dans un coin, j’ai dit : « Tiens, une souris ». Mais l’animal avec un sautillement de bestiole rachitique est venu vers moi, je l’ai considéré. Figure-toi une petite chienne manquée, avec un museau pointu comme une épingle, deux petites oreilles droites, quatre pattes maigres à faire pleureret une longue queue qui semblait un fil, sans ventre aucun, avec deux grands yeux de poitrinaire, c’était Falaise. Je n’osais pas la caresser de peur de la casser.

Elle habite dans un petit panier capitonné avec de vieux habits du père Pinchon, et ne mange que ce qui lui plait.

Le cidre de la maison étant bon, j’en ai demandé, mais on m’en a apporté dans un si petit cruchon qu’il a fallu retourner six fois pendant mon souper au petit trou qui sert de cave.

Nous avons ensuite examiné la maison. Ce fut vite fait. C’est l’intérieur de ta cabine aux chèvres, une pièce étroite et pas longue, séparée en deux par une cloison. Le fils couche à droite, et la mère à gauche. On traverse la case de l’une pour arriver dans celle de l’autre ; les portes sont si peu larges que Mme Pinchon ne passe qu’en se tournant. Je n’ai jamais pu découvrir où couche la bonne. Peut-être a-t-elle aussi un petit panier en face de Falaise … »

Le JEUDI 24 AOUT 1882 , la propriété située à l’intérieur de l’enceinte du château est de nouveau à vendre

Suite page 2

1898 : L’électricité apparaît … mais Longueville mettra plusieurs années avant que la lumière n’éclaire toutes les maisons du village, apportant ainsi le confort .

Et pourtant en ce début du XXème siècle , Longueville sera un bourg très florissant qui lui permettra par la suite de devenir ce chef-lieu de Canton que nous connaissons aujourd’hui, avec tous les équipements dus à ce statut.